Une séance de photos-langage pour débattre d'une bonne alimentation
La délégation de l’Isère s’est prêtée au jeu du photolangage sur le thème de l'alimentation digne, en lien avec la sortie du rapport annuel de l'association sur l'état de la pauvreté en Francel. Aux petits-déjeuners de Saint-Marcellin et de Grenoble, nous avons donné la parole à des personnes qui ne l’ont pas toujours.
À Saint-Marcellin, un petit-déjeuner pour partager un temps d'amitié.
Saint Marcellin, c'est une commune au pied du Vercors touristique, d’un peu moins de 10 000 habitants. Quatre fois par semaine, Jeanine et son équipe propose un petit-déjeuner dans un local accueillant : café, brioche, pain, beurre et confiture pour des personnes qui viennent chercher de la chaleur, et s’asseoir un moment pour discuter. C’est parfois une quinzaine de personnes qui poussent la porte, de 8h à 10h.
Ce jeudi matin, des photos autour de l’alimentation sont placées sur la grande table de la boutique, afin de délier les langues. Petit à petit, Marie-Noëlle, Catherine, Louise, Jean-Jacques, Jeanne et Marie-Noëlle viennent discuter, mais aussi écouter ce que les autres ont à dire. Les conversations partent au plus près des habitudes. L’importance du pain, les produits frais qui viennent du marché mais aussi, se laisser aller dans les chips, la difficulté de se préparer quelque chose lorsque l’on est seul, que le moral n’est pas bon. Parler de l’alimentation, c’est aussi parler plus globalement des situations économiques et politiques, du fait de ne pas pouvoir payer ses factures et mettre la faim de côté.
À Grenoble, l'accent est mis sur la qualité nutritionnelle du petit-déjeuner.
En plein centre de Grenoble, le rythme du petit-déjeuner est soutenu. Une centaine de personnes passent tous les jours ou presque pour prendre une boisson chaude, discuter, s'entraider et repartir avec un sachet proposant un petit-déjeuner complet, composé de produits sains et nutritifs (sandwich, un fruit frais, un yaourt, un œuf dur). La délégation salue l'énorme travail des bénévoles qui se lèvent tôt afin de confectionner l’ensemble des sachets puis accompagnent les habitués, accueillent les nouveaux, orientent vers les structures partenaires d'accès aux droits, vers les autres lieux d'accueil de l'agglomération...
Ce matin, les photos sont installées dans une salle, au chaud, et les journalistes mènent la discussion et s’intéressent en posant beaucoup de questions. Plusieurs habitués témoignent de ce qu’ils vivent ;
Marc a une faible retraite. Non seulement elle ne lui permet pas de se nourrir dans de bonnes conditions, et elle ne lui permet pas de se loger.